Son compagnonnage avec Cheikh Ibrahima Niass.
Il quitta alors le Fouta pour Kaolack pour y rencontrer le Shaykh accompli, le maître de la grande profusion ou abondance (al faydh), de la lumière éclatante et du secret étincelant, porteur du drapeau de la voie Tijaniyya, le khalif de Cheikh Ahmed Tijan, Cheikh al Islam Ibrahim fils de El-Haj Abdallah. Il resta avec lui et fut son compagnon durant vingt huit années. Il reçut de sa part des connaissances, des secrets et des lumières qui comblent tout pèlerin et le dispensent de toutes autres recherches. Il le servit de toutes les servitudes par la plume et par le chapelet . Particulièrement, il s’occupait de retraites spirituelles (khalwa et riyâdhiyât). Il lui fit d’abord une retraite spirituelle de huit (8) jours appelée khâsatul-ulyâ (La particulière des plus grandes), ensuite une retraite spirituelle de soixante douze (72) jours appelée khalwatul al-samdhaniyya al-kubrâ (La plus grande retraite éternelle). Ensuite il lui fît régulièrement des retraites spirituelles de quarante (40) jours durant sept (7) ans. Il répétait ces retraites au point qu’il était devenu comme un chameau libre se promenant dans les khalwas comme le chameau se promène dans les prairies. Il obtint de ces retraites des visions que sa langue ne peut prononcer et que sa plume refuse d’écrire bien que son esprit ait voulu les dicter. Dieu lui a gratifié de la grande ouverture (al-fath) et lui a ouvert les sciences et les gnoses, les secrets, les lumières, les profusions, les parfums divins. Louange et remerciement à Dieu.
Dieu lui a fait comprendre la profondeur du Coran et les sous-entendus des traduction du Prophète (SAS) et le sens profond les paroles des soufis qu’il entendait et comprenait comme si c’est lui qui les avait énoncées. Gloire à Dieu pour l’étendue de cette lumière qui s’est manifestée dans le cœur. Ce petit homme pêcheur de surcroît est devenu, par la grâce de Dieu, celui qui se promène dans les profondeurs des mers de perles des sciences, de la loi apparente (charî-a), de la voie (tharîqa) et de la haqîqa.
Notre maître Cheikh Ibrahîm nous a donné l’autorisation suprême (Ijâza multqa châmila) englobant toutes les sortes d’autorisation dans la voie Tijâniyya. Lui-même, Cheikh Ibrahima Niass, a reçu cinquante autorisations dont les vingt cinq sont totales (mutlaqa). Son autorisation à mon égard englobe toutes celles dont nous venons de parler. Louange soient rendus à Allah, tous ses maîtres sont accomplis et il n’a jamais servi un maître non complet.