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ALLAH BARHAMA
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ALLAH BARHAMA

VIP-Blog de emeu
mamadou2h@hotmail.com

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  • Créé le : 27/04/2007 01:51
    Modifié : 25/05/2010 23:14

    Garçon (28 ans)
    Origine : Dakar
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    Zeyda Mariama Niass: L' amour envers le coran

    16/10/2008 19:00

    Zeyda Mariama Niass: L' amour envers le coran


    Cheikha Mariama Niass

    Cheikha Mariama Niass, fille de Baye Niass 'Je ne sais pas pourquoi ' Tyson' a été intronisé Cheikh'

    Seyda Mariama Niass, vous êtes la fille du vénéré Cheikh AI Islam, Ibrahima Niass «Baye», vous êtes aussi à la tête d'une école coranique et Franco-Arabe.

    Pourriez-vous vous présenter un peu plus ?

    Assalamou halaikoum ! Je suis Cheikha Mariama Ibrahima Niass, fille de Baye Niass et de Aissatou Sarr. Je suis née dans le Sine-­Saloum, plus précisément à Kowssi, là où mon vénéré père, Cheikh Ibrahima Niass, a lancé la Fayda. Ensuite, j'ai grandi à Médina Baye à Kaolack et j'ai intégré très jeune l'école coranique. En fait, alors que je n'avais que 5 ans, Baye Niass disait qu'il voulait se charger personnellement de mon éducation coranique. Au moment de son premier pèlerinage à La Mecque, mon père avait décidé de me confier à quelqu'un d'autre, puisqu'en ces temps-là rallier La Mecque était une épreuve difficile, il arrivait même que des pèlerins meurent en cours de route. Baye Niass me confia alors à un Maure du nom de Ahmad Ould Rabahni pour mon apprentissage coranique. Ce dernier avait un fils qui s'appelait Mohamed ould Rabahni Abdallah qui se relayait avec lui pour assurer notre initiation. J'ai continué comme ça mon apprentissage jusqu'au retour de mon père de La Mecque. Par la suite, j'en étais arrivée à maîtriser totalement le Coran, alors que Baye Niass m'avait enseigné à côté quelques secrets du Livre Saint. Ensuite, ce fut au tour d'un certain Ahmad Thiam d'assurer la partie ésotérique de l'enseignement, sous l'insistance de mon père. Par la suite, je me suis mariée avec Ahmadou Kane, que tout le monde connaissait à l'école coranique de l'avenue Malick Sy. Mais j'avais toujours rêvé de fonder ma propre école coranique. J'ai ouvert mon premier Dahra en 1951 et beaucoup d'enfants sont passés sous ma main.

    Peut-on savoir vraiment votre date de naissance ?

    Je suis née le 12 décembre 1934 et je suis venue à Dakar en 1951. Je me suis mariée dans la foulée et c'est mon mari qui m'avait offert sa maison pour que j'en fasse une école coranique. Comme je le disais aussi, je ne peux plus compter le nombre d'enfants qui ont été formés dans cette école.

    Combien d'enfants a eu votre maman quand on sait l'importance de la descendance du Cheikh AI Islam ?

    J'ai 4 frères et 4 soeurs de même père et de même mère. L'aînée se nomme Fatoumata Zahra, c'est la maman de l'actuel Imam de la mosquée -de Médina Baye, Assane Cissé. J'avais une autre soeur qui s'appelait Khady, malheureusement elle est décédée récemment. II y a ensuite Rokhaya, Oumou Khalsoum, Hawa Niass et j'ai une petite soeur qui s'appelle Oumou Khayri. Moi, je viens avant Oumou Khayri. Parmi les garçons, il y a feu El Hadji Abdoulaye Niasse, c'était l'aîné de Baye Niass, Serigne Makhi Niass, Mouhamadou Lamine dit Baba Lamine. J'ai d'autres frères et soeurs aussi qui sont décédés. Ma mère aussi est décédée trop tôt, à l'âge de 35 ans.

    Quelles étaient vos relations avec votre père, Baye Niasse ?

    (sourire) J'ai vécu plein de bons moments aux côtés de Baye Niass et je n'ai que des souvenirs extraordinaires avec lui. En tant que père, il m'aimait beaucoup et a toujours eu à mon égard un regard à part. Nos relations étaient toujours exclusives. Je ne le dis pas pour tirer la couverture à moi, mais je rends grâce à Dieu d'avoir eu de telles relations privilégiées avec Baye Niass. C'est Dieu même qui dit dans le Coran que «Nul ne doit s'autoglorifier à part Dieu qui se connaît mieux que quiconque». Mais cela n'empêche qu'il faut rendre grâce aux personnes à travers Dieu bien sûr et témoigner de ses bienfaits. Il faut toujours arriver à discuter et à témoigner de la Miséricorde de Dieu et cela Baye Niass ne cessait de l'enseigner. Mon père n'a cessé de m'aimer et ma mère aussi adorait Cheikh Ibrahima Niass. Mon père m'a tellement chouchoutée qu'il m'amenait très souvent avec lui dans ses voyages. Quand je suis parvenue à maîtriser entièrement le Coran, mon père était si heureux qu'il m'avait offert deux coffrets d'or de la valeur de plusieurs dollars. En plus de cela, enfant, un cheval m'avait mordue et Baye Niass s'était précipité ensuite pour m'offrir l'animal. Pour montrer à tous les notables de la ville de Médina Baye et maîtres coraniques que sa fille maîtrisait le Coran. Baye Niass avait organisé alors des séances du récitation après la dernière prière du soir. Pendant trois nuits, devant une assemblée exigeante, je récitais 20 versets du Coran à chaque fois. Il en était comme ça pendant les trois nuits et après la prière du soir. Au terme de cette troisième nuit, mon père avait organisé une grande fête en mon honneur et avait convié toute la ville. J'ai eu la chance aussi d'avoir un époux qui aimait les textes saints et c'est comme cela que quand je suis venue rejoindre le domicile conjugal à Dakar, dans lequel mon mari m'avait aménagé une grande place pour démarrer l'école coranique. Des gens amenaient leurs enfants de partout, du Sénégal, du Nigeria, du Togo, du Ghana, etc. Il a fait aussi que tout fonctionne bien dès le début.

    Comment s'est passée ensuite votre initiation à l'aeuvre de votre père ?

    A côté de mon apprentissage du Coran, mon père avait toujours veillé à ma spiritualité et à l àge de 15 ans je prenais le wird Tidjane qui est un des points de départ de l'enseignement de Cheikh Ahmed Tidjane et de Baye Niass. Et avant de me marier, mon père avait fait en sorte que je fasse le Tarbiyou, c'est-à-dire aller à la quête de Dieu et de ses innombrables secrets. Je tire tout mon bonheur de l'enseignement du Coran aux enfants. Je dirais même avec beaucoup d'humilité que je tire tous mes succès de là. Une fois, au début de son premier mandat dans les années 80, le Président Abdou Diouf avait fait un voyage à Taïba Niassène et un de mes élèves avait récité devant lui et de fort belle manière quelques versets du Coran. Séduit, le Président Diouf avait demandé à l'assistance l'origine de cet enfant et de son école. On lui avait alors répondu que c'était l'élève de Seyda Mariama Niass, une des filles de Baye Niass qui se trouve à Dakar. Abdou Diouf s'est approché alors de moi et m'a dit : «Madame, comment se porte votre école ?» Je lui ai alors répondu que nos locaux étaient très exigus et que j'avais de plus en plus de problèmes pour recevoir les enfants. II m'a alors dit de venir le voir à son retour à Dakar.

    Et vous êtes allée ?

    Oui. Quand je suis allée à l'audiance, l'ancien Président du Sénégal m'a offert un terrain de 35 000 m2 ( le téléphone sonne et elle s'énerve un peu ). C'est l'endroit ou l'on se trouve actuellement et la pose de la première pierre s' était effectuée en 1984. Mais l'on a vraiment achevé les traveaux qu'en 1994. L'inauguration s'était faite en présence de Sultan, un prince Saoudien. II fait partie de la famille de Abdul Aziz bin Fahd, Emir Sultan. Par la suite, je m'étais rendue à la Mecque avec un de mes élèves et des femmes de là-bas m'avaient réservée un accueil de premier plan. Elles étaient même étonnées par ma maîtrise du coran et me posaimt des questions sur mes méthodes d'enseignement. Ce qui se passait, c'est qu'elles mettaicnt plus d'une année à arriver au résultat que je réalisais en peu de temps. C'était en 1986-1987 et des écoles et des associations féminines de l'Arabie Saoudite me réclamaient beaucoup. J'étais allée également à Abu Dhabi, une dame Cheikhna Fatima, était tombée sous le charme de mes élèves et m' avait dit qu'elle m' aiderait pour l'èrection de mon école au Sénégal. Mais, en retour, elle me promettait la nationalité de son pays pour que je reste là-bas à enseigner le coran aux petits Arabes. Ce que j'ai refusé parce que pour moi, ma mission était au Sénégal, mon pays. Je lui ai alors dit d'amener ces petits au Sénégal si elle le voulait pour leur apprentissage. Mais entre-temps, Cheikhna Fatima avait respecté sa parole et m'a beaucoup aidée pour mon école coranique de Dakar.

    Combien avez-vous investi dans votre école ?

    Je ne saurais le dire pour la bonne et simple raison que j'ai investi là-dedans sans calculer. Dès que je recevais de l'argent, je le mettais dedans sans calculer. Mais c'est une grosse somme.(Elle se tourne vers son homme de Confiance qui explique à sa place) : «C'est quelque chose qu'on a réalisé en plusieurs fois et non d'un seul coup. Pour la construction du premier bâtiment, cela s'est fait après la subvention du Sultan Ben Abdul Aziz lors du 6e sommet de l'Oci en 1991. On avait participé aux activités du sommet et organisé des lectures de coran. Cela avait fait un grand effet et à la suite de ça, le sultan nous avait donné 200 000 dollars (environ 100 millions F Cfa) et avec cette somme nous avions érigé le premier bâtiment. Ensuite, Cheikha Mariama a poursuivi la construction avec ses propres moyens. C'est en 2000, lors d'une visite du ministre de l'Interieur Saoudien qui avait donné une somme du même ordre que Sultan, que nous avions terminé le deuxième bâtiment. Mais il y a deux à trois bâtiments que nous avons construits sur fonds propres. Tous les autres sont le fruit de dons.»

    Vous avez des méthodes d'enseignement originales qui font la réputation de votre école. Quel est votre secret ?

    Je dirais tout simplement que c'est un don de Dieu (elle récite un verset pour remercier le bon Dieu). Mon père était témoin de mon amour pour le Coran et j'avais souvent voyagé avec lui pour des périples intellectuels à travers le monde musulman. Et j'avais enregistré les méthodes d' enseignement des Arabes au fil de ces voyages. Mais personne ne m'a rien appris, même pas un marabout. J'ai tout emmagasiné toute seule. C'est après que je suis venue appliquer les mêmes méthodes à mes élèves et quand je vais à la Mecque, on me répètent souvent que mes élèves récitent le Coran comme peu d'enfants. Je pense que ce sont les bienfait de notre Seigneur et ceux de mon vénéré père.
    Qu'est-ce que votre père, Baye Niass, vous aurait-il légué de spécial sur le plan spirituel ?
    Il m'a l'égué beaucoup de choses sur le plan spirituel. Beaucoup de choses que je ne saurais énumérer.

    Comme quoi ?

    Vous savez je me Iève tous les jours à 4h dit matin, ensuite je réveille les enfants et l'on apprend le Coran jusqu'à la première prière de l'aube. Après la prière, ils rejoignent l'école coranique et moi, je me recouche un peu. On continue sur ce rythme toute la journée, à leur retour de l'école. Mais c'est une activité qui me comble, j'aime infiniment le Coran et son enseignement.

    Faites-vous toujours dans l'enseignement ?

    Jusqu'à ce matin encore j'ai enseigné le Coran à mes petits (rires). Je ne fais que ça et je le ferais encore tant que ma santé me le permettra. J'ai enseigné le Coran à des enfants qui sont devenus aujourd'hui de grandes personnes et qui m'aident actuellement à tenir la barque. La personne que vous voyez là-bas, en fait partie (elle désigne du doigt un homme couché derrière le lit). Quand il est venu ici pour la première fois, il n'avait que 4 ans et il était arrivé du Togo. Toutes les grandes personnes qui se trouvent dans cette maison m'aident à tenir l'école, alors qu'au début j'étais toute seule à Malick Sy. Une fois, un ministre algérien était venu à la maison me rendre visite et j'avais appelé les enfants pour qu'ils lui récitent des versets du Coran comme cela se fait de coutume ici. On a commencé à discuter, je lui ai servi à boire et, au bout, il m'a demandé de lui montrer mon école. Je lui ai alors répondu que c'était ça mon école, une chambre où les enfants venaient apprendre le Coran. Il s'est alors étonné et n'en croyait pas ses oreilles. Il m'a ensuite demandé comment je faisais quand il n'y avait plus de places dans la chambre. -le lui ai dit qu'on ouvrait alors le salon, le perron, la mosquée, pour les autres, bien vrai que la situation n'était pas commode. A la suite de ça, je m'étais rendue un jour au Nigeria et de là-bas, on m'a appelée de Dakar pour me dire que les Algériens avaient acheminé du matériel de construction à la maison. Le ministre m'a alors remis, à mon retour, 45 millions et m'a dit que c'était pour l'achat d'une maison mieux lotie. C'est avec cet argent que j'ai acheté la maison de Mermoz.

    Pour quelles raisons habitiez-vous avant dans une maison exiguë ? Etait-ce volontaire ?

    Non. Mais je n'avais pas le choix et il faut savoir que j'avais déjà beaucoup d'enfants à ma charge et vous savez comment ils sont, Les petits sont très turbulents et ce n'était pas évident. Mais mon mari m'épaulait beaucoup et tic rechignait jamais à me donner des moyens ou d'autres espaces pour accueillir les enfants. J'ai accueilli ici des enfants qui" sont devenus d'éminentes personnalités et des hommes reconnus dans le pays. Quelqu'un comme Babacar Ndéné Mbaye a été à mon école et d'autres personnes connues, des ministres.

    Est-ce que ces personnes connues vous ont aidée en retour ?

    Ils ne me sont d'aucun secours. Ils ne m'ont jamais aidée. L'autre jour, j'ai croisé Babacar Ndéné en Mauritanie lors de la prestation de serment du nouveau Président mauritanien qui est un disciple de Baye Niass et en même temps un frère. Babacar m'a alors dit qu'il était maintenant à Paris avec le Président Abdou Diouf et il m'avait dit qu'il me rendrait visite. Je ne l'ai toujours pas vu.

    Quels sont vos rapports avec vos autres frères, Baba Lamine Niass, Serigne Mamoune Niass ?

    Ce sont mes frères, mais en plus je les ai éduqués tous à la mort de leur mère qu'ils ont perdue très tôt. Que ce soit Baba Lamine, SerigneMahi, SerigneMamoune, ils sont tous passés entre mes mains très petites. C'est ma propre mère qui les avait pris en charge dans le Dahra. A la mort de maman, j'ai pris le relais. Il en était ainsi de leurs propres enfants que j'ai contribué à enseigner le Coran. Mais j'entretiens de très bonnes relations avec tous mes frères et cela va de Fatoumata Zahra, l'aînée, au plus petit d'entre eux. Ils m'ont toujours soutenue en retour et je leur en ai reconnaissante. D'ailleurs, ils m'ont toujours confié leurs enfants et c'est là une preuve de leur gratitude envers moi.

    Quelles sont vos relations avec Moustapha Niasse, le patron de l'Afp ?

    Moustapha est mon petit frère. Je l'ai beaucoup suivi et veillé sur lui quand il était étudiant au lycée.

    Mais il se dit que Moustapha Niasse est passé par vous pour se servir du nom des Niassène ?

    (Elle se braque) Je ne veux pas qu'on mêle à la discussion des affaires de politique. Je préfère qu'on parle de mes activités dans l'enseignement du Coran.

    C'est juste pour éclaircir vos relations avec Moustopha Niasse ?

    Je vous ai dit que, quand il était jeune lycéen, c'est moi qui l'ai accueilli. Quand il est parti à Saint-Louis également pour ses études, j'étais témoin. Au moment de se marier aussi, j'étais présente. C'est un jeune frère qui a toujours eu beaucoup de considération pour moi. Il m'aime bien et pour preuve, il n'a que deux filles : l'une d'elles porte le nom de sa maman et l'autre est mon homonyme. II me considère comme son aînée et sa grande-soeur. Mais moi je n'aime pas la politique et je ne m'aventure jamais sur ces considérations.

    Avez-vous vraiment des liens de parenté ?

    Je peux dire que c'est la même famille en quelque sorte. Mais Moustapha n'a pas connu son père, il est décédé trop tôt. Moustapha n'a qu'un frère et il porte le nom de Baye Niass. Même ce dernier n'a pas trop connu son père puisqu'il est décédé alors qu'il n'avait que quelques mois. C'est mon père, Cheikh Al Islam, Ibrahima Niass qui a alors éduqué Moustapha et son frère.

    Mais il se dit que rien ne vous lie à Maustapha à part le nom de famille ?

    (Elle coupe) C'est juste des racontars, des rumeurs, mais je peux vous jurer que Moustapha est de la famille. D'ailleurs, si vous allez à Taïba Niassène, vous pourrez voir la tombe de son père. Je vous dis que Moustapha ne connaît pas son vrai père et que c'est Baye Niass qui a tout fait pour lui. Il s'est occupé de lui entièrement, comme un vrai père.

    A part le Sénégal, est-ce qu'il vous arrive de voyager pour dispenser des cours du Coran ?

    Je rends encore grâce à Dieu de me donner encore la force de parcourir le monde pour enseigner le Coran. Je ne m'arrête pas et je suis tout le temps en déplacement. C'est Dieu qui recommande dans le Coran de parcourir la terre pour étendre ses connaissances. C'est ce qui me confère d'ailleurs toute cette expérience dans l'enseignement. Je suis reconnue partout et même à La Mecque, ils savent qui je suis. J'ai été une pionnière au Sénégal et je me suis investie très tôt et tous ceux qui s'agitent maintenant ne pensaient pas le faire à l'époque.

    Quelle langue parlez-vous quand vous vous rendez ailleurs que dans les pays arabes ?

    Disons que je continue à parler arabe ou bien quand le besoin se fait sentir, je me débrouille comme je peux. Mais en général quand je ne me rends pas dans les pays arabes, je vais chez les Haoussa et eux je m'entends bien avec eux. D'ailleurs, ici dans mon école, j'ai beaucoup de jeunes Haoussa avec moi. Je me débrouille, même en anglais, I try (rires).

    Où avez-vous appris l'arabe ?

    Dès que j'ai été en âge de parfaire le Coran, mon père m'a appris l'arabe. Je n'ai jamais été ailleurs pour apprendre l'arabe puisque mon père n'était jamais allé ailleurs non plus pour apprendre quoique ce soit. Tout ce qu'il savait, il l'avait appris dans la cour de son propre père. Il en a été pareil pour nous tous. Même ceux de mes frères qui étaient allés en Egypte avaient déjà des savoirs. Mais mon père tenait à ce qu'ils aillent là-bas pour s'ouvrir au monde et voir d'autres choses. Mais ils avaient déjà le bagage nécessaire pour aller partout.

    Est-ce que vous pouvez revenir sur l'épisode de votre petit élève qui avait été tué par une grenade vers l'Université de Dakar ?

    Oui, d'ailleurs j'avais sa photo ici dans ma chambre. Elle est où la photo ? (elle se tourne vers ses hommes de confiance). il s'appelait Moustapha Fall. Mais avant ça vous devriez savoir pourquoi j'ai ouvert l'école. Je m'étais rendu compte, qu'à chaque fin d'année scolaire, tous les enfants regagnaient leurs domiciles et la maison devenait vide. A la suite de ça, j'avais décidé d'ouvrir l'école coranique pour retenir les enfants ici, durant les vacances scolaires. Je ne connais rien de l'enseignement français, mais j'avais remarqué que certains petits n'avaient rien à faire à la descente de l'école française. Je m'étais juré que j'y mettrais fin et c'est comme ça que j'ai ouvert des écoles coraniques un peu partout.

    D'où vous vient votre amour pour les enfants ?

    C'est le fait du Bon Dieu et je n'y suis pou rien. J'ai toujours été avec les enfants et je crois que c'était écrit. C'est une mission. Vous voyez ce petit-là, il s'appelle Ahmad (un charmant bout d'homme de type mauritanien monte alors sur le lit à ses côtés), sa maman me l'a envoyé alors qu'il n'avait que deux jour; Elle m'a téléphoné en me demandant à quel âge je récupérais les enfants. Je lui ai répond que je les prenais autour de 4 ans et elle m'a alors promis qu'elle me l'amènerait à sa naissance et elle a respecté sa parole. Ahmad n'avait que 2 jours. Et il y a des cas similaires aussi d'autres enfants qui sont venus de la Mauritanie, du Nigeria et d'autres pays d'Afrique. Un jour, mon frère Aladji Abdoulaye m'a appelée pour me dire qu'on lui avait envoyé un enfant et qu'il allait me le renvoyer, c'est l'autre Mohamed que vous voyez là-bas (il désigne un enfant d'une dizaine d'années qui pianote sur l' ordinateur). A l'âge de 5 ans, il était en mesure de réciter tous les versets du Coran.

    Est-ce que les parents reviennent vers vous pour récupérer leurs enfants ?

    Non, c'est une sorte d'hadiyya qu'ils font et ils savent que leurs enfants ne pourront recevoir meilleure éducation qu'ici. Je ne devrais même pas en parler, mais ces enfants croient tout simplement que je suis leur maman.

    Mais avez-vous des nouvelles de leurs parents ?

    Je ne peux pas en parler, c'est un secret.

    Vous vous êtes rendue récemment à Londres sur une invitation pour participer à une conférence. Pouvez-­vous nous en faire l'économie ?

    Tout est parti d'un coup de fil de l'ambassadeur du Sénégal en Grande-Bretagne. II m'a appelée un jour en me disant que j'avais reçu une invitation du gouvernement britannique et de Tony Blair (l' ancien Premier ministre) pour participer à une conférence sur l'islam. Ils tenaient alors à ce que je participe à la conférence. Ils m'ont alors envoyé le nécessaire : les billets d'avion, le visa. Et ils sont venus m'attendre à la descente d'avion et m'ont conduite à l'hôtel. La conférence a duré deux jours et à chaque fois, elle commençait à 8h du matin pour se terminer à 8h du soir. Il y avait beaucoup de monde, au moins 300 personnes.

    Quelle a été votre contribution à cette conférence ?

    C'était essentiellement un échange sur l'islam et on a cherché les voies pour lever toutes les incompréhensions qu'il peut y avoir autour de notre religion. C'était d'ailleurs le viatique de Baye Niass et il m'a éduquée dans ce sens. J'ai tenu aussi à les remercier puisque c'est Dieu qui dit qu'il nous a tous créés de la même façon, hommes, femmes, pour qu'on se retrouve tous. Dieu parle en fait à tous les gens du Livre dans un même langage qui est celui de la Miséricorde et de la Paix. C'était une invitation au dialogue pacifique et c'est quelque chose qui m'a touchée parce que l'Islam est une religion de paix. Il n'y a pas de haine dans l'Islam. Dieu appelle à la concorde et eux aussi l'ont compris pour m'avoir invitée. La première chose qu'un musulman dit à son prochain c'est Assalamalaikoum. Ce qui est une invite à la paix. L'autre dit en retour Mouhalaikoum Salam, qui est un retour de l'invite à la paix et un message pacifique.

    Londres est une ville qui n'est pas épargnée par le terrorisme islamiste. Avez-vous évoqué ce sujet lors de la conférence ?

    Bien sûr, des personnes l'ont évoqué là-bas (son homme de confiance Ben Amar, explique à son tour): «C'est-à-dire que l'intérêt de la conférence était de conscientiser les médias contre la déformation que les terroristes font de l'Islam. Il y avait 300 invités, tous de grands décideurs du monde et d'éminents musulmans et le but était de les faire réagir à la face du monde pour qu'ils expliquent les vraies aspirations de l'Islam. Et Cheikha Mariama a été invitée dans ce but ­là au même titre que les autres personnalités pour apporter sa contribution. Son discours a été tiré du Livre et Cheikha a fait parvenir le message comme quoi Dieu a créé les hommes pour qu'ils se comprennent et se retrouvent. L' ignorance étant un vice, il faut la combattre pour arriver à la concorde, à la paix. On a voulu faire comprendre aussi que l'appel était opportun puisque c'est Dieu qui nous invite à nous réunir et à échanger dans le bien de toutes les communautés. L'Islam appelle à la tolérance et la diversité ne doit pas être source d'antagonisme. Maintenant, il y a 2 millions de musulmans en Grande Bretagne et 20 millions de musulmans dans toute l'Europe. Alors, aussi bien Tony Blair que le Prince Charles ont reconnu l'importance de l'Islam dans le monde et se sont retrouvés autour des valeurs de tolérance de l'Islam. Tony Blair a même raconté qu'un jour qu'il se promenait et qu'un jeune garçon l'avait interpellé en lui disant que l'Islam était une religion de terroriste. L'ancien Premier ministre lui aurait rétorqué alors les musulmans n'étaient pas tous comme ça et qu'ils croyaient même en Jésus. Le jeune garçon n' en revenait pas. Les Européens ont des voisins musulmans et ils veulent comprendre cette religion.»

    Quel était le thème de la conférence ?

    Ils l'ont en fait appelé Islam and theMuslim in the world today (Llslam et les musulmans dans le monde d'aujourd'hui). C'était du 4 au 5 juin 2007 à Londres. C'est une conférence qui était parrainée par l'université de Cambridge et c'était inclus dans le programme du Cambridge Interface Program (Le programme inter religieux de Câmbridge). Ils ont réfléchi là-dessus et c'est à la suite de ça que le gouvernement anglais a pris le relais. II y avait à la fin des invités de partout, de l'Egypte, de la Bosnie, de partout.

    Est-ce que vous avez donné l'exemple du Sénégal où le dialogue islamo-chrétien est en cours ?

    C'est bien possible, mais je ne voudrais pas trop m'épancher là-dessus. De toute façon, il y a au moins 95 % de musulmans au Sénégal et les 5 % sont d'autres croyances. Mais je pourrais revenir aux indications de Jésus qui avait prévenu son peuple de l'arrivée d'un autre prophète, Ahmad. Mais on a des valeurs communes. J'ai même élevé de jeunes chrétiens dans mon école pour vous dire l'esprit qui nous anime. Mais l'Islam est une religion de paix et Gordon Brown, le remplaçant de Tony Blair, l'a rappelé lors de la conférence en disant que tout était paix dans l'Islam.

    Est-ce que l'ambassadeur du Sénégal en Angleterre est entré en contact avec vous ?

    Il n'était pas invité à la conférence, mais à mon arrivée à Londres, j'ai téléphoné à l'ambassade pour leur dire que j'étais sur place. Je suis tombée tout le temps sur sa secrétaire et j'ai tout le temps laissé des messages. J'ai laissé pourtant mes coordonnées, mais ils ne m'ont jamais rappelée.


    Est-ce que votre travail est reconnu au Sénégal ?

    Je pense qu'ici les gens ne prennent pas la pleine mesure de ce travail. Les gens font mine de ne rien voir. Peut-être qu'on me prend pour une politicienne, mais c'est qu'ils n'ont rien compris. Je n'ai jamais voté pour personne et je ne me mêle pas de ces choses-là.­

    Est-ce que votre école franco-arabe bénéficie de la même subvention que les autres écoles privées ?

    Oui, je pense que c'est quelque chose de normal et personne n'y peut rien. Mais on a beaucoup diminué la subvention. Aujourd'hui, il y a près de 400 élèves dans l'école et la subvention n'a pas évolué. Elle est restée là même.

    A combien s'élève la subvention ?

    C'est vraiment insignifiant. C'est tellement symbolique pour une école de cet ordre. La somme s'élève en fait à 5 millions de F Cfa. Cela n'est rien comparé à la charge de l'école, quand on sait qu'on a créé plus de 100 emplois dans l'établissement. Mes charges s'élèvent chaque mois à 7 millions Cfa.

    Combien d'enseignants employez-vous ?

    On a des enseignants sénégalais, maurita­niens et égyptiens. La ligue islamique aussi m'envoie des enseignants.

    En tant que personne qui oeuvre dans le domaine de l'Islam et de la religion, avez-vous remarqué quelque chose dans la société sénégalaise qui est contraire aux préceptes du Livre ?

    Il y a beaucoup de choses qui ne me plaisent pas dans la société sénégalaise. Le prophète Mohamed (Psl) a dit qu'un bon musulman qui voit des choses contraires au Coran doit faire en sorte de les corriger. Ici, certains films et messages de quelques médias me désolent. Je pense que c'est à l'encontre de l'éducation de nos enfants. Rien ne peut plus éduquer nos enfants que le seul enseignement du Coran. Il y a des choses que je m'interdis même d'évoquer et qui me peinent beaucoup.

    Mais que pensez-vous de la libération et de la tendance des jeunes filles à boire de l'alcool, à s'habiller indécemment et à fumer ?

    Ce qui m'attriste le plus c'est que ce sont des musulmans qui le font. C'est ça le plus grave. Mais le prophète Mohamed (Psl) a dit que la maman est la première école chez l'enfant. Moi, je fais en sorte de bien éduquer ces enfants et tous pourront vous répondre, même le plus petit, que seul Dieu est notre bienfaiteur, que le prophète Mohamed (Psl) est notre guide, que notre lieu d'orientation est La Mecque, que l'Islam est notre religion.

    Pour vous quelle est la cause de tant de pertes de valeurs ?

    Mais de toute façon l'on est dans une société qui n'a plus de valeurs, tout est par terre. Comme je l'ai dit tantôt, c'est le Sénégal qui a changé et se laisse influencer par toutes sortes de tendance. C'est des choses qui n'existaient pas ici mais maintenant on tue, on vole, on ment sans se soucier de rien. Les Sénégalais étaient pas comme ça. Mais j'exhorte les parents à se battre et à réussir l'éducation des enfants. Et tout part en fait des mamans, c'est elles qui impulsent la bonne tenue de l'enfant. Je dis aussi aux femmes de retourner vers Dieu. Il ne faut pas que les femmes oublient qu'avant la survenue de l'Islam, elles n'étaient rien. A leur naissance, on les tuait même. C'est à la venue du prophète Mohamed (Psl) que tout ça a cessé puisque Dieu a descendu un verset en ce sens. Maintenant, tout est permis aux femmes et même en bien. Elles parviennent à apprendre rapidement le Coran et à devenir des ingénieurs, de grandes personnalités. Mon père disait toujours que ses filles devaient rivaliser avec les hommes dans le domaine du savoir et non celui des futilités du monde matériel.

    Que pensez-vous de la parité ?

    Je ne suis pas d'accord sur le fait que les hommes et les femmes aient le même traitement parce que Dieu ne l'a pas dit ainsi. Ce que Dieu dit c'est que l'homme à une primauté sur la femme. Mais ça ne veut pas dire que l'homme est meilleur que la femme, mais c'est juste un problème de respect. Dieu a tranché ce débat depuis Adama et Awa et a toujours dit que là où la femme a une part, l'homme en aurait deux. On ne peut pas alors les mettre à égalité.

    Que pensez-vous du projet de modernisation des Dahra par le gouvernement ?

    Moi, mon Dahra est déjà moderne et, dans ce sens, je ne peux rien dire sur leur projet. J'ai toujours été moderniste et mes enfants n'ont jamais mendié dans la rue, ils n'ont jamais eu faim et ils ont toujours été éduqués. Les images de la télé sont là pour le confirmer puisqu'il y a eu beaucoup de documentaires dans ce sens. J'ai veillé aussi à ce qu'ils y travaillent avec des ordinateurs, c'est dire...

    Que représente pour vous la ville de Kowssi ?

    C'est mon lieu de naissance, mais c'est aussi de là-bas qu'est partie la Fayda de Baye Niass. Mais mon père est né à Taïba et c'est à Kowssi qu'il s'était implanté. C'est une longue histoire que j'aurais du mal à raconter ici. (son homme de confiance reprend le relais) :«En fait, la Fayda avait été annoncée par Cheikh Ahmed Tidiane Chérif et il avait prédit qu'un moment viendrait où beaucoup de gens adhéreront à cette voie-là. II avait donné aussi les caractéristiques physiques de l'homme qui prendrait le relais. Beaucoup d'hommes religieux ont eu à déclarer que Cheikh Tidiane faisait référence à eux. Et la particularité de Baye Niass, c'est qu'il a fait son appel en 1929 à Kowssi et à la suite de ça, beaucoup sont venus répondre à son appel. Et l'importance de cette période pour Cheikha Mariama, c'est qu'elle est née vers ces années où Baye Niass faisait son appel à la Fayda. Alors un jour, on est venu trouver Baye Niass pour lui dire qu'une de ses femmes venait d'avoir un enfant. Il a demandé après le sexe de l'enfant et on lui a répondu que c'était une fille. Baye Niass a répliqué en disant que Dieu n'avait pas fait ce qu'il lui avait prédit et que, de toute façon, même si elle était de sexe féminin, elle attrait un comportement de garçon.»

    Comment gérez-vous la prise en charge médicale des enfants ?

    C'est très difficile à gérer, mais, je m'en remets à Dieu qui m'aide toujours à m'en sortir. Je fais tout et je m'occupe de tout. Il m'arrive même d'emmener des enfants au pèlerinage à La Mecque, alors que certains de leurs parents n'ont jamais été dans les Lieux Saints.

    Pouvez-vous estimer vos dépenses dans le volet social ?

    C'est beaucoup d'argent en tout cas et je ne peux pas l'estimer comme ça. Mais je sais que je m'occupe de trois maisons, à Mermoz, Sacré-Cœur et à Malick Sy. Et il y a plus de 100 internes dans ces trois maisons. Je dépense au moins 4 sacs de riz par jour. Mais Dieu m'aide et je le fais en pensant que c'est le Seigneur qui récompense nos bienfaits. Je n'ai jamais été une femme qui paresse en attendant que son mari lui donne la dépense quotidienne. Je me suis toujours débrouillée toute seule. C'est le conseil que je donne à toutes les femmes, faites-vous respecter en vous débrouillant.

    Que pensez-vous de la prolifération des Dahra au Sénégal ?

    Je m' en remets encore à Dieu et j'observe tout ça en personne qui croit en la bonté divine. C'est comme l'entrepreneur de société qui disait que le jour ou il n'y aurait plus plus de Concurrence, il fermerait son entreprise. Je suis contente que les Dahra pullulent, Comme ça tous les cnfants auront une chance d'apprendre le Coran. C'est une bonne chose.
    Qu'est-ce qui vous lie à Ahmed Khalifa Niass et à Sidy Lamine Niass ?
    Ce sont des frères. Et leur père était le khalife de Baye Niass. Un de mes enfants, Mohamed est son homonyme. Mais le papa de Sidy Lamine et Ahmed Khalifa était non seulement mon père, mais il était très proche de moi et tous ses enfants sont passés entre mes mains. Et Baye Niass aussi a contribué à l'éducation de Sidy et Ahmet puisqu'ils connaissent peu leur Père.

    Y aurait-il eu des différends entre Baye Niass et son frère Mohamed Niass, père de Sidy et Ahmed Khalifa ?

    Je pense que c'est des choses qui n'ont plus de sens parce que c'est du passé et Dieu les a réunis par la suite comme des bons frères. Ahmed Khalifa et Sidy Lamine ne connaissent pratiquement pas leur père qui est décédé très tot et c'est Baye qui s'était occupé d'eux. Ahmed, j-ai eu à m'occuper de lui personnellement.

    Est-ce que vos élèves pratiquent le Français en dehors de l'arabe ?

    Alhamdoulilah, j'ai par cxemple, un élève qui a fini son apprentissage du Coran à 11 ans avant d'aller à l'école française et de truster les bonnes notes. C'était déjà à l'époque de mon père et ce dernier ne voulait pas que cet élève me suive à Dakar quand je me suis mariée. Cet élève a par la suite fait son cycle primaire en Mauritanie, avant d'aller en Tïnisie avec un bon niveau de français et c'est un Arabe qui lui avait dit qu'il perdait son temps en Tunisie et qu'il devait aller dans les grandes universités. Après son bac, il a eu une bourse en France à l'Université de Montpellier et il a été conseiller d'Iba Det Thiam à son retour, au Sénégal. Il a travaillé aussi à la Fao, à Rome, en Egypte et en Irak, mais depuis la survenue de la guerre, il n'est pas retourné là-bas­. Mais tous les élèves ici allient maintenant le Français à l'arabe.

    Comment s'organise la vie de Cheikha Mariama Niass ?

    Je me nourris du Coran et des bienfaits de Dieu. Les magasins de Dieu sont remplis de tout et je m'en remets à lui. Dieu m'aide beaucoup dans ma démarche. Je mange tout ce qu' une personne normale mange. Je ne me prive de rien puisque je suis bien portante. Je raffole du Thiéhou Diéne avec de bons poissons.

    Avez-vous des hobbies ?

    La seule compagnie des enfants me suffit largement et le fait d'effectuer mes Ziarras. Et par là, je veux dire que j'aime beaucoup les voyages. Dieu a dit d'aller voir le monde pour être au fait de tour.

    A votre âge, avez-vous toujours bonne mémoire ?

    Oui, je rends grâce à Dieu et à cause du Coran je souhaite que ma mémoire ne flanche jamais. Mon père m'avait recommandé de lire chaque vendredi le Coran en entier. Je le fais toujours et n'empêche, chaque matin, je lis le Coran en entier avec mes élèves.

    Pratiquez-vous un sport ?

    Je ne fais pas de sport en particulier, mais je ne suis pas inactive, je bouge beaucoup et je vaque à mes occupations. Quand je suis en forme, il m'arrive de prendre ma voiture pour aller faire des courses, sinon j'envoie les enfants à ma place.

    Comment voyez-vous la Fayda aujourd'hui au Sénégal ?

    Alhamdonlilahi, vous aurez remarqué que la Fayda suit son cours et qu'il est présent dans le pays. Baye Niass n'aimait que Dieu et tout le monde le sait et il n'a jamais œuvré que pour l'action divine. II a montré qui il était et même sans être là, la Fayda lui survit. Un jour, Baye Niass nous avait fait lire le Coran une centaine de fois et nous avait expliqué que, du temps de son père, ils n'en lisaient pas autant. Il avait alors expliqué qu'il en serait toujours ainsi et que le progrès n'arrêterait jamais. II a toujours dit que le présent serait meilleur que le passé. C'était son discours.

    Maintenant qui devient Cheikha et Cheikh ?

    Le Cheikh est l'homme donc et Cheikha est la femme.

    Qui peut devenir Cheikh ?

    Ce n'est pas quelque chose qu'on s'autoproclame, on doit le mériter. II faut travailler et avoir une certaine hauteur dans la religion. Cela peut être aussi un don de Dieu.

    Que pensez-vous de la survenue d'un nouveau type de Cheikh au Sénégal comme l'ancien lutteur Mouhamed Ndao «Tyson» ou le musicien Demba Dia ?

    Je n'en pense rien. Je ne m'occupe pas de ces affaires-là. Je ne sais pas pourquoi et je ne veux pas m'occuper de ces choses-là. Moi mon père, Baye Niass m'avait confié la gestion de l'enseignement du Coran et c'est tout ce que je sais faire.

    Un homme comme «Tyson» a été intronisé Cheikh pourtant dans un Gamou où vous étiez présente ?

    Je n'ai rien à voir avec ça et la vérité est que le Gamou avait eu lieu dans une de mes écoles sur l'autoroute et c'est tout. Je n'en sais pas plus. Lui c'était un talibé, mais le titre de talibé n'a rien à voir avac celui de cheikh.

    Qui a décidé en fait de faire de «Tyson» un Cheikh ?

    Je l'ignore et de toute façon je n'étais pas présente ce jour-là, puisque j'avais voyagé. Je ne suis au courant de rien et je n'ai pas demandé non plus.

    Pourquoi vous ne vous êtes pas renseignée à votre retour ?

    Je ne vais pas dire pourquoi je ne l'ai pas fait, puisque maintenant c'est trop tard.

    Pensez-vous qu'un talibé et un Cheikh sont différents ?

    Tout ce que je sais, c'est que Baye Niass avait une fois remis à sa place un de ses talibés qui était vaniteux et aimait se faire voir. Mon père avait alors dit que la voie du salut du talibé se trouve dans sa simple condition de talibé et pas plus. Mon père a ajouté en disant qu'il était plus préférable pour un talibé d'aimer son marabout que le contraire. Cela, je l'ai retenu. Mais maintenant, on ne reconnaît plus les talibés et les Cheikh. II y a des Cheikha et des Cheikh partout.

    Cela vous choque-t-il ?

    En tout cas, on doit revoir certaines pratiques, car de mon temps, on ne reconnaissait qu'un ,seul marabout et tout le monde était talibé. Baye Niass était notre marabout à nous tous. II arrive de nos jours qu'une personne se lève pour s'autoproclamer marabout comme ça.

    Que pensez-vous de la prolifération des Moukhadam à Dakar?

    (Ironique) C'est du n'importe quoi et je l'ai remarqué bien sûr. Pour moi, il faut revenir à plus de simplicité et enseigner le Coran et le maîtriser. C'est ce que faisait Baye Niass. De toute façon, j'ai une règle et je refuse toujours qu'on m'oblige à nommer quelqu'un Moukhadam. Pour moi, seul le Khalife a ce privilège-là. Je ne comprends plus certaines pratiques (rires).

    Que pensez-vous également des jeunes à Dakar qui mettent autour de leur cou un chapelet et disent voir Dieu après le tarbiyou ?

    Je pense qu'à ce sujet, El Hadji Abdoulaye Niass, le khalife, a été clair et il a toujours interdit ces pratiques. Il a toujours été clair, mais maintenant, si certains continuent de braver les interdits, on n'y peut rien. Mais je crois qu'ils devraient s'inspirer de Baye Niass et de ses discours.

    Mais n'est-ce pas leurs Moukhadam qui sont fautifs ?

    Peut-être qu'ils ont tous une mauvaise compréhension des recommandations et qu'ils comprennent de travers.






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