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Imam Hassan Cissé et Mouhammad Nazir Niass
04/09/2008 14:13
IMAM
Il est un petit-fils et un héritier de Cheikh al Islam El Hadji Ibrahima NIASS affectueusement appelé « Baye NIASS». Mystique et charismatique, il intervient dans le social et parcourt le monde pour transmettre le message de l'Islam. Il compte des milliers e talibés, au Sénégal et à travers le monde, mais reste effacé et n'agit que sur le compte exclusif de l'Islam et des musulmans. Regard sur un exemple de guide religieux dont Allah Seul est l'Architecte du devenir Dans l'Histoire de l'Islam, Hassane fut le deuxième Imam de Médine. Et comme lui, Imam Hassane Cissé qui porte le même nom est le deuxième Imam de Médina Baye, du nom de Médine. Hassane est aussi le fils de Fatima Zahra, fille du Prophète Mouhamed (PSL). Et comme lui encore, Imam Hassane Cissé est le fils de Fatima Zahra NIASS, fille aînée de Cheikh al Islam El Hadji Ibrahima NIASS. Hassane est également fils de Ali, premier Imam de Médine. De même Imam Hassane Cissé est le fils de Alioune - nom dérivé de Ali - premier Imam de médina Baye NIASS. Entre Hassane, petit-fils du prophète (PSL) et Imam Hassane Cissé s'établit ainsi une coïncidence heureuse marquée du sceau de la divine providence. Mieux, tous les deux, malgré la longueur du temps et l'éloignement des saints lieux, portent un nom prédestiné, Hassane, qui signifie en arabe, le « bon », le « beau ». Et dans son comportement, son mysticisme, son allure et son action, tout indique que Imam Hassane Cissé charrie en lui les vertus sacerdotales de la bonté et de la beauté du geste et de l'âme. L'homme est charismatique. L'ésotérisme et la pentagramme lui confèrent une force mystique. Ses yeux de foudre dégagent un magnétisme qui hypnotise même l'interlocuteur. De taille moyenne, il a des épaules et une poitrine assez larges. Une barbe blanche ornée dune façon particulière son visage vermeil imprégné d'un soufisme qui l'illumine. Dans son silence qui n'est que recueillement, il démontre une attitude réservée qui rend compte d'une permanente méditation. De nature circonspecte, il est doué dés le bas âge pour la réflexion et la concentration qui le livrent à des activités spirituelles continues et à la recherche d'un idéal. Cheikh Baba Lamine NIASS, son oncle avec qui il a vécu sept ans dans une même chambre, témoigne : « très jeune, il s'était engagé à aller jusqu'à Sao Paolo » porter le message de l'Islam. Aujourd'hui, « Imam» ayant le grade de Amir al Mouminine - guide des Croyants - il a, grâce à sa dimension mystique à l'enseignement de son grand-père de Cheikh al Islam El Hadji Ibrahima NIASS, renoncé à lui-même en faveur d'un absolu retour à Allah. C'est pourquoi, il est d'une exquise sociabilité et d'un mysticisme pur qui constituent pour son entourage et ses talibés un rayon de gaieté et de joie de vivre. Un héritier de Cheikh al Islam Lorsque Imam Hassane Cissé entame un discours et une conversation, il chasse Satan, rend grâce à Allah et salue le Prophète (PSL) comme pour enseigner que rien ne saurait être réel qui ne soit divin. Dans une conversation avec lui, l'on découvre qu'il n'est pas seulement musulman parce qu'il croit, mais surtout par ce qu'il fait. C'est qu'en réalité, il est un pur produit de Cheikh al Islam El Hadji Ibrahima NIASS qui l'a façonné, ayant grandi à son ombre protectrice et promotrice. Il fut le premier à lui demander l'autorisation de sortir de Médina Baye pour aller en Mauritanie en compagnie de son maître coranique, Ahmad Mahmoud. Ainsi l'accord du Saint Homme ouvrit la voie à d'autres demandes d'autorisation comme celle de Cheikh Mouhamed Nazir NIASS avec qui il se rendit en Mauritanie. Mais ce fut une période difficile. Il se retrouve dans un lieu désertique « sans eau, ni électricité », « se nourrit de couscous en guise de déjeuner et de bouillie de mil en guise de dîner », et fait même plus de 6km à la recherche d'eau avec comme moyen de transport des ânes. « Je me souviens que quand on rassemblait du bois pour le feu, des serpents surgissaient », rappelle-t-il. Et de ce dur séjour en Mauritanie, il tire un enseignement : « on n'accède pas au miel avant d'avoir subi la piqûre des abeilles ». C'est que ce séjour en Mauritanie fut une épopée pénible qui rend compte des conditions douloureuses dans lesquelles il a débuté sa quête de connaissance. Après deux années de dur labeur, il retourne à Médina Baye auprès de Cheikh al Islam El Hadji Ibrahima NIASS qui le reprend en charge et lui assure l'enseignement du Fiqk alors que Cheikh Amadou THIAM lui apprend la grammaire arabe. Il se familiarise alors avec les grands ouvrages des soufis et s'initie avec bonheur à l'exégèse du Coran. Cheikh al Islam le prend sous son aile protectrice et il devient à la fois son talibé, son confident et son ami. Il le fait voyager : Ghana, Nigeria, Arabie Saoudite, Irak, Liban, Jérusalem, Caire etc. C'est au Caire d'ailleurs, à Al Azhar, qu'il obtient sa licence. « De retour à Médina Baye, je voulais travailler. On avait même à l'époque mis à ma disposition un salaire de 250 mille ainsi qu'une résidence et un véhicule », se souvient-il. Mais Cheikh al Islam El Hadji Ibrahima NIASS lui demande encore « d'aller étudier l'Anglais » et il s'engagea à en prendre les charges. Ainsi, il se rend en Angleterre, à Oxford, où il obtient en 1974 sa Maîtrise en Philosophie. Puis Cheikh al Islam lui exprime une énigme entre les Etats-Unis et l'Angleterre. « Un Moukhadam nigérian m'a expliqué l'énigme et je compris alors que je devais me rendre aux Etats-Unis d'Amérique », dit-il. Et en moins de trois semaines, il fait l'objet de plusieurs sollicitations d'Américains qui demandent à être convertis à l'Islam ou sollicitent la formulation de prières. Il posait ainsi les premiers jalons d'une mission qui était l'enseignement de Cheikh al Islam et la divulgation de la pratique de la Tidjianya. De retour en Angleterre, la police d'Etat dut même débarquer chez lui en raison des nombreux appels téléphoniques qu'il recevait de partout. C'est cette période qu'il entame la rédaction de sa thèse de Doctorat de 3ème Cycle. Mais en 1982, sa mère lui donne l'ordre de retourner au bercail à cause de l'état de santé de son père. Allah Intervient à l'aube : à l'heure du wazifa, une femme appelle à sa demeure et l'informe « qu'elle lui faisait parvenir une somme de trois mille dollars ». Puis un autre homme fait de même depuis l'Arabie Saoudite et lui envoie à partir d'un compte de l'USB « une autre somme de trois mille dollars ». Il compris que Allah intercédait ainsi pour lui permettre de rejoindre le Sénégal dans les plus brefs délais. Le 24 mars 1982, il débarque à Médina Baye. Il reçut les adieux du père qui lui formule des prières puisées dans l'immense lumière qui irriguait son âme qui s'éteint le 11 avril 1982, date à laquelle il accède à l'imamat, que Cheikh al Islam El Hadji Ibrahima NIASS lui avait confié sous forme prophétique, déjà des années auparavant. Cette séquence lui rappelle aussi les derniers moments qu'il a vécus avec Cheikh al Islam El Hadji Ibrahima NIASS d'abord à Paris, puis à Londres. La longue prière que le Saint Homme lui avait formulée était pour lui un adieu. En fait, Imam Hassane Cissé est doté d'une force d'intuition qui lui permet vite de déchiffrer la géographie secrète des âmes avec qui il entretient une communication permanente. D'ailleurs le premier jour d'arrivée de Cheikh al Islam El Hadji Ibrahima NIASS à Londres, il comprit mieux l'imminence de l'extinction de son âme. « J'ai vécu les derniers instants de sa vie » raconte-t-il. « Dés que je fus à son chevet, il me fait part d'un rêve : Allah me donnait deux enfants que je baptisais tous en son nom. Il me dit : C'est le moment de l'héritage. Alors je compris ». Il écrira plus tard un ouvrage intitulé : Les derniers jours de Cheikh al Islam El Hadji Ibrahima NIASS. Aujourd'hui, c'est avec émotion qu'il rappelle et explique comment, avec dignité, et foi le Saint Homme affrontait la mort grâce à une âme extatique qui se pâmait mystérieusement au giron de Allah (SWT). Sur les sentiers de l'Universel Intellectuel, polyglotte, conférencier, philosophe, exégète et pasteur, Imam Hassane est très impliqué dans le secteur de l'éducation, de la santé, de l'environnement. Personnalité intuitive, compréhensive et de nature charitable, il possède des connaissances mystiques qui font de lui un être recherché pour son savoir. Pour son oncle Baba Lamine NIASS qui le connaît bien, « il incarne des vertus qui reflètent les nobles sources de son âme ». Il est entreprenant et se caractérise par son goût de l'organisation et son amour du mouvement. Il voyage beaucoup parce que, universaliste et explorateur, il est attiré par les pays inexplorés et sait que sa mission, prophétisée par Cheikh Al Islam El Hadji Ibrahima NIASS, est d'aller au-delà même de l'Atlantique et l'océan indien, porter la parole d'Allah, le message du prophète et la voie de la Tidjanya. Il a fait presque tous les pays de la planète où il compte des disciples. Dans sa demeure, considérée comme un lieu de service social, toutes les races défilent. Sa grande noblesse, l'immensité de ses connaissances mystiques et sa vaste érudition lui ont fait accéder à de hauts lieux où il connaît l'accroissement de son prestige et de sa gloire, Baba Lamine explique : « Ce n'est pas un hasard. C'est le fruit d'un dévouement et d'un travail infatigable. Il mérite bien son statut dans le monde ». D'ailleurs, il a rencontré les plus grands leaders historiques du monde, d'abord grâce à l'intercession de Cheikh Al Islam El Hadji Ibrahima NIASS dont les talibés se trouvent non seulement partout en Afrique mais aussi en Asie et en Amérique Latine, ensuite grâce à ses dons de diplomate et de son Savoir. Il a ses entrées dans les institutions américaines comme il en a dans d'autres grandes puissances. Dans son carnet d'adresses, les noms de hautes personnalités d'Afrique et d'ailleurs occupent les premières pages. Et l'album de photos que détiennent ses talibés rend compte de son prestigieux cercle de connaissance : Koffi ANAN, Chefs d'Etats africains, princes du Golf, etc. Lorsque Nasser le sollicitait, il avait opposé une réticence parce que refusant tout engagement politique. Le Raïs égyptien le convainc : « Ce n'est pas pour faire de la politique. Les politiques ont échoué. Il faut maintenant s'appuyer par la fraternité islamique », lui avait-il dit. Ses relations avec John KUFOR sont connues et il est devenu le Conseiller spécial en Affaires islamiques du Vice-président du Ghana. En toute modestie, il explique : « ce n'est pas quelque que nous avons cherché. Nous croyons que c'est le travail que nous avons fait pour l'Islam en suivant les traces Cheikh Al Islam qu'on nous ouvert les portes pour les personnalités politiques et civiles du monde ». Puis, il précise : « Cheikh Al Islam a eu des relations étroites avec De Gaulle, Shu En Laï, Sékou Touré, Daouda Diawara, Nasser, Bourguiba, Yacouba Gowon, Kwamé Krumah, Boumedienne, etc. ». Il rappelle des dizaines d'organisations islamiques dont Cheikh Al Islam était membre et rappelle les conversions faites à travers l'Afrique comme au Ghana « où lors d'un voyage, il a converti 8 000 personnes à l'Islam ». « C'est même codifié dans les bibliothèques britanniques », précise-t-il encore en toute modestie. Aujourd'hui, Imam Hassane Cissé explore le monde. Il a crée une ONG, African American Islamic Institute, où de jeunes américains, nigérians, ghanéens, mauritaniens, etc. sont formés aux sciences islamiques. Il a construit une clinique, Shifâ Al Asqam, avec la collaboration de l'UNICEF. Aussi, membre de plusieurs ONG, il mène des œuvres caritatives en direction des handicapés et des nécessiteux. Par son action, il apporte une vision du monde dominée par la foi et la solidarité jusque dans les actes quotidiens. « Il faudrait bien que les pouvoirs publics aient une pensée pour le monde rural et les pauvres et qu'ils agissent en conséquences », dit-il dans un élan de générosité empreint de franchise. Pour lui, « l'être humain est un don d'Allah qu'Il a Lui a même crée mieux que tout autre créature. Investir en l'Homme, c'est donc investir en Allah ». C'est pourquoi de nombreux jeunes relèvent de son obédience et il les entretient de façon permanente de l'Islam, du prophète et des enseignements de Cheikh Al Islam. Son propos est toujours ponctué de références au Coran, au Prophète et à Cheikh Al Islam El Hadji Ibrahima NIASS. Cà et là, il distribue des médicaments, des chaises roulantes, de la nourriture et même de l'argent, « s'il en a à ceux qui le sollicite ». La situation politique l'amène à appeler « à la retenue et au respect de l'autre ». Si on lui demande son penchant politique, il affirme : « je suis du côté de ceux qui aident l'Islam et soutiennent l'éducation et la santé. Je suis toujours reconnaissant à ceux qui apportent une assistance à l'Institut et à l'hôpital que j'ai mis sur pied ». Avec sérénité, fermeté et conviction, il précise : « je suis un serviteur de l'Islam et des musulmans ». Et ainsi, la solidarité islamique reste son obsession. Il a fondé Kossi Atlanta, au cœur du Saloum, Atlanta en souvenir du pacte lié avec cette ville et des nombreux américains qui y sont originaires et qui s'y rendent et y logent. Il a réussi à l'équiper d'une mosquée, d'un forage et d'un réseau d'électrification. Cette cité est aussi à côté d'une autre du même nom où logeaient Cheikh Al Islam et son père Cheikh Alioune CISSE. Très jeune, il y a même dirigé une prière devant celui-ci et devant même son père. Et parce qu'il a reçu l'onction mystique de Cheikh Al Islam, il occupe aujourd'hui le Minebar de Médina BAYE. Intellectuel méthodique et ouvert à toutes les questions religieuses, éducateur fécond doté d'un sens de l'humour et d'un entrain qui séduit, il déteste le « mensonge et l'inconstance » et est naturellement animé d'un désir de paix et de tranquillité. Sa vie n'est pas de tout repos : « je suis serviteur de l'Islam et des musulmans », répète-t-il encore. Enthousiaste devant tout ce qui relève de l'Islam, il se caractérise par une débordante activité « pour la cause de l'Islam » et entretient de « fraternelles relations » dans toutes les « maisons religieuses » du Sénégal. Ses plus beaux souvenirs sont les moments vécus dans l'intimité de Cheikh Al Islam El Hadji Ibrahima NIASS et l'éducation multiforme reçue auprès de lui, lui sert de pilori. Mais son plus douloureux souvenir est le jour de l'extinction de celui-ci. « Je n'ai pas connu une douleur plus pénible que celle que j'ai connue ce jour-là » dit-il avec émotion. Et de ce Saint-homme il a appris a être patient, optimiste et de nature idéaliste. Au Sénégal comme ailleurs, il est devenu une personnalité imposante que les talibés Niassène vénèrent au plus haut point. Il reste un guide dynamique et diplomate qui utilise toujours un « nous » de modestie même s'exprimant en wolof. Et lorsqu'il prend congé de son hôte, il chasse encore Satan, rend grâce à Allah, salue le Prophète et formule une prière affectueuse qui intègre à une adoration universelle.
NAZIR
Directeur de l'institut El Hadji Abdoulaye Niass, Cheikh Mouhamadou Nazir était un homme pieux. il était toujours au service des talibés sans distinction, partageant avec eux leur souffrance, leur peine et leur joie. Sa figure nous rappelait la physionomie de son illustre père. son turban, son menton souligné d'une barbe blanche. Surtout sa manière de psalmodier le coran égayaient les talibés en particulier et la Ummah islamique en général. Le coran lui a valu plusieurs distinctions a l'échelle mondiale. Féru et admirateur du célèbre psalmodieur du Coran Abdel Basset, qui l'a inspiré, Cheikh Nazir a beaucoup oeuvré pour la Hadara de Cheikh al Islam au Sénégal et surtout en Gambie, à Néma kunda, au Nigeria et en Sierra Léone, où il a installé des daras (écoles) d'où sortent des "hafizoul quran" (ayant mémorisé le Coran).
Il est venu deux fois à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar rendre visite aux étudiants talibés de Baye Niass.
Sa disparition a laisse un grand vide dans le cœur de toute la communauté musulmane. Il est décèdé le vendredi 27 avril 1998 au Caire et est inhumé auprès de son père à Medina Baye.
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